- Quelques chiffres
- Création de la route1860
- Versant Ubaye26km
- Versant Tinée26km
- Création du SIVU1987

S.I.V.U. de la Bonette
LE FABULEUX DESTIN D’UNE ROUTE ET DE SON SAUVETAGE
Voulue par Napoléon III, réalisée par l’Armée, embellie par le Conseil Général, sauvée par un élan de solidarité des communes qui la bordent, la route de la Bonette est un enchantement pour ceux qui se rendent ou qui quittent la Côte d’Azur.
La parcourir est se remplir la mémoire de paysages merveilleux, faits de prairies verdoyantes où paissent tranquillement les moutons, de névés éternels, de cascades inépuisables, de vues saisissantes, couronnées à sa cime par la découverte d’innombrables sommets s’étendant du Mounier au Cervin en passant par les Ecrins et le Viso.
La parcourir, c’est aussi traverser le Parc national du Mercantour avec ses paysages changeants au fil des saisons, sa faune et sa faune dont bien des espèces sont endémiques.
Mais la parcourir, c’est aussi visiter ses villages, tant en fond de vallée qu’haut perchés, témoins d’un passé encore récent, fait de labeur et de dévotion.
Route Inter-vallées la plus haute d’Europe, trait d’union entre les Alpes et la Méditerranée, elle constitue un itinéraire mythique qu’il faut absolument découvrir….
Par Jean PASCAL
Conseiller Général Honoraire des A.M
Président du S.I.V.U. de La Bonette
Des sentiers muletiers…
Dans les temps anciens et jusqu’au XIXème siècle, des échanges se sont toujours faits entre les hameaux ou villages de la vallée de la Tinée et ceux de la vallée de l’Ubaye ou de la vallée de la Stura par des sentiers dits « muletiers » à l’époque, devenus « de randonnées pédestres », aujourd’hui.
Il était bien plus facile pour un habitant de la Haute tinée, d’aller à Jausiers, Barcelonnette ou Bersezio, destinations pour lesquelles le parcours se faisait dans la journée, que de descendre à Nice, ce qui demandait cinq bonnes journées de marche, avec exigence de passer par la Tour, Utelle et Levens, puisque les gorges de la Mescla constituaient un verrou interdisant tout passage. Ce n’est qu’en 1833 qu’un chemin muletier de quelques 2 mètres de large fut ouvert dans ces gorges, ramenant alors le parcours St. Etienne – Nice à deux ou trois jours.
Création d’une route Impériale
18 Août 1860
Dès le rattachement du conté de Nice à la France, Napoléon III veut la création d’une route Impériale Nice - Barcelonnette par la Tinée. A l’époque, le Haut pays Niçois avait une population équivalente à Nice. Saint Etienne de Tinée était la 3ème ville importante du département et saint Dalmas le Selvage comptait plus de 500 habitants.
Or, les Gavots - habitants de ce qu’on appelait « l’arrière pays Niçois - n’aimaient pas le régime Sarde qui, ayant toujours négligé l’aménagement d’un réseau routier, les maintenait isolés. C’est une des grandes raisons du plébiscite en faveur du rattachement à la France.
De ce fait, dès le rattachement prononcé en juin 1860, l’une des premières actions de Napoléon III fut sa volonté d’y apporter solution en créant un schéma routier, publié dés le 18 août de cette même année 1860, où figurait « la route impériale N° 205 entre Nice et Barcelonnette par la vallée de La Tinée ».
Au cours des temps, le sigle 205 s’est perpétué puisqu’après avoir été « Route Impériale 205 », elle est devenue avec la République « Route Nationale 205 », avec la Départementalisation « Route Départementale 2205 » et maintenant, avec la création de la Métropole NCA « Route métropolitaine 2205 »
Arrivée de la route de Nice à
Saint Sauveur sur Tinée
Saint Etienne de Tinée
Saint Dalmas le Selvage
Bousieyas
Une piste militaire en prévision d’un conflit France – Italie
10 Mai 1880
A partir de 1878 les relations avec l’Italie se dégradent car cette dernière cherche à se rapprocher de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, ce qui se concrétise par la conclusion du traité de triple alliance (Triplice) signé le 10 mai 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
Devant le risque d’un conflit France-Italie, l’armée (chasseurs Alpins), se lance dans la construction d’un important ensemble défensif sur la zone frontalière de Pelousette-les Fourches.
Cet engagement nécessite pour assurer la desserte de ce vaste chantier, la construction d’une piste charretière, entre Jausiers et le camp des Fourches, passant par les cols de Restefond et de Raspaillon.
Cette piste devait permettre la construction des casernes de Restefond, de l’important ouvrage avancé du Camp des Fourches et de ses annexes : mont des Fourches, cime de Pelousette, Tête Vinaigre…
La desserte à partir de Jausiers, fut complétée par un téléphérique de chantier qui, partant du Pra, desservait le l’ouvrage du mont des Fourches et le camp des Fourches, aujourd’hui démonté.
Cet ensemble défensif ne servit pas
1814 - 1900
En effet, contrairement aux prévisions, il n’y eut pas de conflit durant cette période. Pour autant ces immeubles sont restés. Ils présentent l’intérêt d’être les derniers a être construits « à l’ancienne » c’est-à-dire en pierre trouvées et taillées sur place et liant à la chaux produite également sur place.
l’Italie préfèra rester neutre au début de la grande guerre, puis, rapidement, se rapproche du pacte de Londres (France – Angleterre – Russie) et y adhère le 26 avril 1915, contre la promesse d’attribution du Trentin et du Haut-Adige.
La grande guerre
1914 - 1918
L’Italie s’était petit à petit détachée du Triplice, observait la neutralité au début de la guerre, puis se rapprocha du pacte de Londres (France – Angleterre – Russie). Elle y adhéra le 26 avril 1915, contre la promesse d’attribution du Trentin et du Haut Adige. Elle entra dés lors dans le conflit aux côtés de la France.
L’hégémonie allemande (Hitler) à laquelle s’était associée
l’Italie (Mussolini) fait peser un nouveau risque de conflit.
1928 et suivantes
La piste devient route :
Les menaces de guerre avec l’Allemagne et l’Italie s’intensifient à telle enseigne que la France se lance dans un vaste programme de protection de ses frontières : la ligne Maginot. (du nom du ministre de la guerre de l’époque). Les temps ont changé, les camions sont nés, le béton et l’acier ont remplacé les pierres trouvées sur place et la chaux fabriquée « in situ ». Le charroi est devenu lourd et nécessite des routes solides.
Devant ces progrès techniques l’armée est amenée à transformer la piste charretière initiale de Jausiers à Restefond, en une route carrossable, avec construction d’ ouvrages d’art permettant le passage de ce charroi lourd, nécessaire pour l’alimentation des chantiers de construction des nouveaux fortins ou blockhaus en béton armé, édifiés dans le cadre de la « ligne Maginot » dont l’ouvrage le plus important dans les A.M. fut le fort de Rimplas. A signaler que l’ouvrage le plus important de cette ligne construit dans les A.M est le fort de Rimplas qui domine la Tinée. Celui-ci comportait un magnifique téléphérique pour sa desserte à partir de la route de la Tinée, malheureusement démoli aujourd’hui et dont un des derniers vestiges est le hangar d’une serrurerie d’art située au droit d’un du tunnel précédant l’embranchement de la route de Valdeblore.
Déclaration par Mussolini de la guerre
à la France
10 juin 1940
Une époque charnière pour les fortifications :
En effet, sur un site réduit (quelques hectares) on trouve des fortifications construites suivant les règles anciennes avec des matériaux de toujours : pierre taillées sur place, liant à la chaux, à côté de blockhaus modernes, en béton armé, de conception « Maginot »
Armistice Italie - France
24 juin 1940
Les troupes italiennes demeurent sur les territoires occupés, ce qui entraîne l’occupation d’Isola, du Bourguet, de Douans…
La route militaire devient inutile
pour l’armée
24 juin 1940
A partir de cet armistice, il n’est plus question de guerre entre la France et l’Italie. La route de Restefond n’intéresse plus l’armée qui n’y assure plus qu’un entretien extrêmement réduit.
Jonction Bousieyas – Camp des Fourches
1948
Grace à la volonté du Dr Maurice Rovery, Conseiller Général de St Etienne de Tinée et de Me Bernard Issautier, Maire, le Département lance les travaux de jonction Bouseyas – Camp des Fourches afin de réaliser une liaison interdépartementale Alpes Maritimes – Alpes de Haute Provence.
Le trait d’union A.M - A.H.P enfin réalisé
29 septembre 1950
Inauguration par MM. Maurice Rovery, Conseiller Général des A.M., Bernard Issautier, Maire de Saint Etienne de Tinée, Léon Issautier, Maire de Saint Dalmas le Selvage et diverses Personnalités des A.M., des A.H.P,en la présence des Chasseurs Alpins, du tronçon routier Bousieyas (1883 m) – Camp des Fourches (2678 m).
A partir de ce jour, la liaison Tinée – Ubaye promise depuis 98 ans par Napoléon III, est réalisée, et les voitures peuvent transiter.
Il faut néanmoins signaler qu’entre le camp des Fourches et les casernes, la voie était constituée par l’ancienne piste militaire restée en l’état, mal revêtue et très chaotique, qui passait par le col de Restefond, d’où le nom qui fut longtemps conservé à la route.
Dès son ouverture, la liaison connaît un grand succès…
1951 et suivantes
Or, si la jonction Bousieyas – Camp des Fourches, présentait les caractéristiques d’une voie moderne, tel n’était pas le cas du tronçon Camp des Fourches – Casernes de Restefond, qui était constitué par l’ancienne piste militaire mal revêtue et très chaotique.
La fréquentation augmentant d’année en année, la nécessité de remédier à cet état de fait était devenue urgente.
Une route de Prestige
4 août 1959
Le Préfet des A.M. J.P. Moatti + le Maire de Nice Jean Mèdecin, + le Maire de St Dalmas le Selvage, Léon Issautier, + le Prof. Guiran + les Elus de la Hte Tinée et de la Hte Ubaye + M.A. Liautaud, Ingénieur d’arrondissement à la DDE + M. Cottel, chef de la subdivision DDE de Saint Etienne de Tinée, font une visite du site pour examiner la situation et décider des travaux à faire. Après examen, le Préfet déclare qu’il ne débloquerait d’importants crédits que pour une route de prestige, ce prestige pouvant être obtenu par un record d’altitude. M. Cottel suggère alors d’abandonner l’ancienne voie et d’en créer une nouvelle à l’adret, laquelle contournerait la cime de la Bonette, ce qui en ferait la route inter-vallée la plus haute d’Europe culminant à 2802 mètres d’altitude, dépassant ainsi le col de l’Iseran de 30 mètres.
Cette proposition est adoptée à l’unanimité.
Le Conseil Général adopte
Octobre 1959
Le CG des AM vote 200 millions de francs pour ouvrir la voie suivant le nouveau tracé.
Les travaux sont confiés aux entreprises Nicoletti, Del Fabro, Calza…sous la direction de M.Cottel.
Le pont du Pra emporté
Hiver 1961
Une crue importante du Salso Moreno emporte le pont du Pra (vestige encore existant)
Un nouveau pont métallique est construit sur le vallon, en contre bas.
La route inter-vallées la plus haute d’Europe
2 octobre 1961
Inauguration de la route la plus haute d’Europe dans son tracé définitif par les mêmes personnalités que dessus. Le nom de la route devient « ROUTE DE LA BONETTE – RESTEFOND ». Ce dernier terme, rémanence de l’ancien tracé, fut par la suite abandonné puisque la voie ne passait plus par le col de Restefond. Parallèlement fut mise en place au point culminant, soit à 2802 mètres d’altitude, une stèle à la mémoire de ceux qui ont réalisé cette merveilleuse liaison entre les Alpes Maritimes et les Alpes de Haute Provence. Le point de vue étant exceptionnel, une table d’orientation était placée au faite de la Bonette 2859 mètres. (beau petit sentier pour l’atteindre)
Un oratoire pour commémorer un vœu
12 août 1963
Bénédiction de l’oratoire à ND du Très Haut – Mère à l’enfant – d’Andrée Diesnis, par Mgr Mouisset Evêque de Nice, en présence des Confréries de Pénitents et des élus, en reconnaissance d’un vœu formulé par la population de St Etienne de Tinée en 1940, lors de son évacuation vers St.André les Alpes.
Par ce vœu, la population demandait la protection du village pendant la guerre qui venait d’être déclarée par l’Italie à la France.
Elle est l’occasion d’un pèlerinage programmé toutes les années au dernier samedi de juillet, qui connaît beaucoup de succès.
De la station de ski
des Sagnes Blanches…
1968
La Commission Michaud (SEATM) de Chambéry autorisait la création d’une station de Ski de 25 000 lits sur la commune de Jausiers au lieu dit «Les Siagnes Blanches ». C’était la période de « l’or blanc ». Un début de financement de l’Etat était alloué à la Commune de Jausiers pour l’aménagement de la voie d’accès.
Six kilomètres de voie à 8 mètres de large furent réalisés, que l’on peut apprécier lorsqu’on emprunte la route de La Bonette à partir de Jausiers.
Le projet de cette station de sports d’hiver fut par la suite abandonné.
Le Parc du Mercantour
Septembre 1976
Création du Parc national du Mercantour (68.000 HA)
La route de la BONETTE est une des rares routes à traverser un Parc national.

Y aura-t-il fermeture de la route ?
27 avril 1976
Les fortifications de Restefond étant devenues inutiles puisque France et Italie s’étaient réconciliées, la route militaire n’avait plus de raison d’être pour l’armée qui n’y assurait plus aucun entretien. Elle était donc devenue dangereuse et le Colonel LOUIS, Directeur des Travaux du Génie de Nice, annonçait son intention d’y interdire toute circulation automobile.
L’A.D.R.B.
(Association de Défense de la Route de la Bonette)
17 juin 1976
Face à cette situation qui risquait de devenir catastrophique pour nos deux vallées et leurs Villages, nous suggérons avec le Professeur GUIRAN, Adjoint au maire de Nice, de créer une association de défense. Etant Conseiller Général du Canton, je lui propose d’en prendre la Présidence, ce qu’il accepte. Il s’entoure de M. BOURDON, alors président de l’O.T. de saint Etienne de Tinée, pour le seconder.
Ainsi naquit l’A.R.D.B
Tenue d’une Conférence Interdépartementale
22 juin 1976
Toute démarche pour faire classer le versant Bas Alpin de la route par le département des AHP ayant échoué, une « Conférence Interdépartementale ». est organisée en la mairie de Barcelonnette le 22 juin 1976.
Y sont conviées des Personnalités des deux départements, dont MM les Préfets des A.M et des A.H.P., des responsables de l’Armée, M. Cogordan, Maire de Jausiers et moi-même, Conseiller Général des A.M. .
Le Maire de Jausiers accepte d’inscrire la totalité de la route de la Bonette située sur son territoire dans sa voirie communale et les Conseils Généraux des AM et des AHP dégagent quelques crédits d’urgence, afin que la route puisse être ouverte dès la saison d’été 1976, à savoir :
- * partie de voie qui était militaire : 250.000 F
- * partie de voie qui était communale : 100.000 F
Et donc des Travaux…
1976 et suivantes
Les travaux relatifs à ces crédits furent rondement menés et la route connut un succès grandissant. Pour autant, ils étaient très insuffisants pour remettre en état les 25 kilomètres de voie du versant Haute Provence.
Pétition en faveur du maintien de la route
15 août 1982
Devant les menaces répétées de fermeture de la Route par manque de crédits pour son aménagement et son entretien, nous ouvrons une pétition au festin d’Isola village. Elle est par la suite rendue itinérante et recueille plus de 1500 signatures.

Un péage sur la route de La Bonette !
5 juillet 1986
Plus de crédits, plus d’entretien, la route se dégrade et devient à nouveau dangereuse…
Devant cet état de fait et pour pouvoir assurer les travaux de remise en état ainsi que les travaux d’entretien, le Conseil Municipal de Jausiers, sous la férule de son maire M. Cogordan, institue par délibérations du 5 juillet 1986 un péage aux tarifs suivants :
- Redevance par voiture : 20 F / jour
- motocyclette : 10 F / jour
- Vélo, Piétons et Contribuables de la commune : Gratuité
Le 12 juillet 1986, ouverture du péage installé au hameau de Chalanette.
Une brochure trilingue est remise aux passagers dans un climat décontracté, celle-ci explique la nécessité de cette mesure, quelque peu surprenante…
L’encart précisait toutefois, qu’il était possible d’éviter le péage en utilisant une petite voie annexe.
Le message était bien compris puisque moins de 5% des usagers utilisèrent cette dernière facilité.
Le Préfet des AHP interdit le péage
et saisit par voie de déféré le Tribunal Administratif, sans proposer de solution pour sauver la route
30 juillet 1986
Le Préfet des Alpes de haute Provence signifia alors « un sursis à exécution » des délibérations instituant le péage et saisit parallèlement le Tribunal Administratif de Marseille pour que soit annulées celles-ci.
Ce péage avait pourtant rapporté en 18 jours de fonctionnement, dans une ambiance cordiale et compréhensive, une somme de 180.000 Fr, soit 10.000 Fr / jour. Elle était de nature à sauver la route…
Monsieur Jean Claude GAUDIN, comprend et promet de nous aider…
3 mai 1986
Devant cette triste nouvelle, je me rendais à la fête du Haut Pays qui se tenait à Saint Auban sous la présidence de Jean Claude GAUDIN, nouveau Président du Conseil Régional PACA.
Bien que ne le connaissant pas, je pus l’entretenir du problème et l’invitais au prochain pèlerinage à « Notre Dame du Très Haut ».
Le Président, avec sa bonhomie coutumière, acceptait l’invitation et promettait de m’aider à sauver la route.

Le Maire de Jausiers présente deux mémoires en défense tendant au rejet du déféré
1er août et 6 novembre 1986
Ces mémoires faisaient ressortir le fait que le Conseil Municipal avait employé le moyen extrême du péage faute de pouvoir entretenir la route, vu le peu de rentrées fiscales de sa Commune.
Celle ci était en effet incapable d’assurer les importants travaux de remise en état de la voie, sa mise aux normes et par la suite, son entretien.
Le Tribunal Administratif de Marseille donne tord au Maire de Jausiers
13 avril 1987
Le Tribunal en considérant notamment, que le Code des Communes dans ses articles L 231- 1 à L.231-12 interdit pour les Conseils Municipaux la création d’autres recettes que celles que la loi autorise expressément, et qu’aucune disposition législative ne permet à une commune de prélever un droit de péage, décide d’annuler toutes les pièces instituant ledit péage.

Création du S.I.V.U. de La Bonette
Syndicat à Vocation Unique pour la Conservation et l’Aménagement de la Route de la Bonette - Restefond et de son Site Alentour
1987
Pour pouvoir recevoir des crédits, nous préconisions avec R. Bourdon, devenu Président de la A.D.R.B., la création d’un SIVU pour la conservation de la route.
En effet, seul un SIVU, doté de la comptabilité Administrative d’Etat, pouvait recevoir des crédits représentant 100/100 de la valeur des travaux.
J’intervenais auprès de tous les Maires concernés et j’eus la satisfaction de voir que St Dalmas le Selvage, Saint Etienne de Tinée, Isola, Saint Sauveur sur Tinée, Valdeblore, Clans, Roure, Roubion, Marie, Rimplas, Bairols, La Tour sur Tinée, Tournefort, Jausiers , y adhérèrent spontanément par une délibération concomitante de leur Conseil Municipal
Ainsi le SIVU était né : il comportait toutes les Communes de la Vallée de la Tinèe (A.M.) + Jausiers et, par la suite Barcelonnette (A.H.P.), soit 16 communes au total, sur deux départements. (Ce qui constitue un cas tout à fait exceptionnel).
Un SIVU approuvé par deux Préfets
31 juillet 1987
Arrêté Inter préfectoral N° 87 – 2161
« Les Préfets des AHP et AM vu les délibérations concordantes des communes précitées, ARRETENT :
Art 1 – Est autorisée … « la création d’un Syndicat Intercommunal pour la Conservation et la Promotion de la Route de La Bonette – Restefond et de son Site Alentour »
Art 2 – Ce syndicat à vocation touristique et économique a pour objet d’accomplir toutes actions en vue de la conservation et de la promotion de la route de la Bonette – Restefond sur l’ensemble de son itinéraire et de son site alentour.
Art 3 – Le siège du syndicat est fixé à la mairie de Jausiers.
Art 4 – Le syndicat est constitué pour une durée illimitée.
Art 5 – Les fonctions de Receveur seront exercées par le receveur percepteur de la Condamine – Chatelard (aujourd’hui Barcelonnette)
Art 6 – La contribution des communes associées aux dépenses du syndicat est fixée par le comité à une participation par habitant, au prorata de la population municipale et comptée à part.
Signé par MM les Préfets des AHP et AM
M. Gaudin tient sa parole
1987 et années suivantes
A l’Assemblée générale de mars 1987, nous établissons un dossier technique de 2.000.000 Fr de travaux que nous adressons à M. Gaudin.
En décembre un arrêté de la Région nous annonce le crédit.
Grosse satisfaction… merci Monsieur Gaudin.
M. Gaudin présent au Pèlerinage
de Notre Dame du Très Haut
A 9H30 nous sommes aux casernes de Restefond où nous attendons l’hélicoptère dans lequel se trouve M. Gaudin. Il arrive, se pose, et M. Gaudin en descend avec ce large sourire qui le caractérise. Le temps est au beau fixe. M. Gaudin découvre les magnifiques paysages, prend part à la procession, assiste à toutes les cérémonies, puis après la Célébration, à l’heure des allocutions, prend la parole pour dire son enthousiasme à l’égard du site et renouvelle sa promesse de nous aider à sauver la route.
Présence de Jean Claude GAUDIN au Pèlerinage :
1er août
30 juillet
29 juillet
28 juillet
Jean Pierre AUBERT, Maire de Jausiers
mars 1989
Nouvelle municipalité à Jausiers : M. J.P. Aubert, Maire – L. Gilly et M. Paolo, Maires Adjoints, Cette municipalité emboîte le pas et devient très efficace pour le maintien de la route et sa promotion. Les rapports sont excellents.
M. Bagnis, qui en est le Secrétaire Général, accepte d’assurer le secrétariat du SIVU, ce qui nous satisfait pleinement
M. Jérôme TOMI, Président du SIVU
2 septembre 1995
Mon état de santé laissant à désirer, je cède la présidence à M. Jérôme Tomi, maire de Saint Dalmas le Selvage, qui, sur ma proposition, est élu à l’unanimité.

Jean PASCAL à nouveau Président
28 mars 1998
M. Tomi souhaite se retirer pour des raisons personnelles, mon état de santé s’étant amélioré, j’accepte de reprendre la présidence du SIVU et la confiance m’est à nouveau acquise à l’unanimité.
M. Michel VAUZELLE devient Président du Conseil Général PACA
mars 1999
La subvention de 2.000.000 de Fr annuelle continue à être votée, ce qui permet la poursuite des travaux d’aménagement de la voie… Merci M. Vauzelle
Arrivée de l’Euro, que va-t-il se passer ?
janvier 2001
Notre appréhension est grande.
Pour autant, tout se passe bien puisque la Région, sans que nous ne fassions une quelconque démarche, nous alloue une subvention
de 300.000 €, ce qui correspond à 2.000.000 Fr
Christian ESTROSI lance d’importants travaux sur le versant des A.M
28 juillet 2001
Christian ESTROSI, Député des A.M., nouveau Conseiller Général du canton de Saint Etienne de Tinée, est tout à fait favorable à la route de la Bonette.
Dans son allocution au pèlerinage à Notre Dame du Très Haut, il s’engage à lancer de gros travaux sur la voie, versant des A.M. pour l’amener à un niveau de confort équivalent à celui du versant AHP.
Christian ESTROSI tient parole
2002 et suivantes
De très gros travaux sont lancés par le Conseil général des A.M., sur le versant de la voie de son ressort…

La trésorerie de la Condamine est supprimée
1er février 2003
M. Texier, Trésorier de la Condamine – Chatelard, chargé du contrôle de notre comptabilité, est affecté à la trésorerie de Barcelonnette. Il accepte néanmoins de rester receveur du SIVU, ce qui nous satisfait, car nous n’avons eu qu’à nous féliciter des qualités de service de ce fonctionnaire émérite et dévoué.
Une maitrise d’œuvre gratuite
Printemps 2003
Sur proposition de M. Ch. Estrosi, devenu 1er VP du Conseil Général, l’Assemblée Départementale décide de substituer aux subdivisions de la Direction de l’Equipement, organisme d’état, des Subdivisions Départementales d’Aménagement. Une nouvelle convention de maîtrise d’œuvre est donc signée, que M. Estrosi, accorde à titre gratuit pour le SIVU, ce que nous apprécions pleinement.
Caroline MURRIS devient Conseillere Générale du canton de St. Etienne de Tinée et Eric CIOTTI Président du Conseil Général des A.M.
Automne 2007
Toutes les années le SIVU demande une petite subvention au Département pour assurer son fonctionnement.
Aussi bien Caroline Murris qu’Eric Ciotti s’attachent à nous l’allouer, ce qui nous permet de vivre et de faire de la promotion en faveur de la fréquentation de la route, ce qui amène des retombées économiques pour tous nos Villages
La voie poursuit son amélioration
2007
Notre SIVU continue à demander à chacune de ses Assemblées Générales annuelles une subvention d’équipement à la Région de 300.000 € et la Région nous fait l’honneur de continuer à nous l’allouer.
Les travaux se poursuivent donc et la voie s’améliore d’année en année.
La Région visite les réalisations
Octobre 2007
Cette visite est faite par M. Noël Rocchiccioli, chargé de mission à la Direction des Transports et des Grands Equipements de la Région, en présence de MM Paolo, Issautier, J.M Fabron et moi-même.
Il s’est montré tout à fait satisfait des travaux réalisés et a trouvé valable la poursuite de l’amélioration de cette voie aux atouts touristiques remarquables.
Lucien GILLY élu Maire de Jausiers
28 mars 2008
Il succède à Jean Pierre AUBERT qui devient maire de Barcelonnette.
Jean Pierre Issautier réélu Maire de Saint Dalmas le Selvage.
29 mars 2008
Ses Concitoyens reconnaissent ainsi ses qualités de bon gestionnaire de la Commune ainsi que son caractère altruiste.
Tenant compte de ses lourdes taches de Maire et d’exploitant agricole et sachant mon attachement à la route, il propose à son conseil Municipal de m’élire délégué de la Commune, ce que les textes permettent. Je l’en remercie car j’ai été extrêmement sensible à cette marque de confiance.
A l’Assemblée Générale suivante je fus reconduit au poste de président à l’unanimité de suffrages.
Ouverture au cyclisme
Mars 2010
L’Assemblée Générale du 10 avril 2010 décida, concomitamment avec le Département des A.M., d’équiper la route de borrnes kilométriques originales, portant les pentes d’un kilomètre sur l’autre, chose très appréciée par les très nombreux cyclistes qui s’y adonnent sur ses deux versants.. A cette même Assemblée Générale, fut décidée la réalisation de bandes cyclables dans le sens montant, partout où la configuration du terrain le permet. Ainsi les voitures pourront doubler les vélos avec une sécurité accrue.

Pèlerinage à Notre Dame du Très Haut
23 juillet 2011
Présidé par Monseigneur Sankalé, évêque de Nice, assisté du Père Magnen, doyen de la Paroisse N.D. de la Tinée, en présence de M. Estrosi, Député-maire de Nice, de Mme Caroline Migliore Murris, Conseillère Générale, de M. Jean Pierre Issautier, Maire de Saint Dalmas le Selvage, entouré de nombreux Maires dont ceux du Canton, du Président de l’ARDB, de nombreux délégués du SIVU ainsi que d’une foule de Pèlerins venus des deux vallées ou d’ailleurs.
Le temps est splendide, Soleil et ciel bleu, sans nuage et sans vent…
Les divers Orateurs se sont plu à décrire la magnificence de la route et de son site alentour en soulignant tous les attraits touristiques de celle-ci :
- * Plus haute route inter-vallées d’Europe
- * Plus bel itinéraire touristique de haute montagne
- * Un panorama exceptionnel à son sommet sur 360 °
- * Une des seules routes à traverser un parc national.
- * Une flore et une faune de toute beauté et souvent unique du fait de la situation en haute montagne, baignant dans un climat méditerranéen.
- * Des fortifications édifiées à une époque charnière où les unes sont de construction ancienne avec des matériaux pris sur place, et, à proximité immédiate, des constructions édifiées pour la dernière guerre, façon « Maginot » donc en béton armé fortement ferraillé.
- * Des hameaux anciens liés à l’histoire de notre pays, tels que Chalanette, Bousieyas, le Pra….
Enfin, pour ceux qui parcourent la route sur sa totalité entre l’Ubaye et la Méditerranée, la découverte de magnifiques villages en fond de vallée ou haut perchés, tous plus originaux et plus accueillants les uns que les autres.
Arrêt des aides financières de l'Office Régional
7 août 2013
Lettre de M. Michel Vauselle, Président de la Région PACA, nous informant que vue la crise, l’Office Régional est amené à arrêter les aides financières en faveur du réseau routier pour se recentrer sur les interventions liées à ses propres compétences.
Pour autant une dernière subvention de 200.000€ nous est allouée pour terminer l’aménagement de la voie.
Au total le réaménagement de la voie avec son calibrage, la consolidation de tous les ouvrages d’art, la réfection des ouvrages de recueillement des eaux, la mise en sécurité, la réfection de la chaussée sur toute sa longueur avec revêtement bitumineux aura coûté 8.616.605 €.
Tenant compte du peu de jours où l’on peut travailler sur ce site de haute montagne, et du financement limité à 300.000 €/an, mis pratiquement à disposition par la seule Région PACA, le chantier s’est déroulé sur trente ans, de 1977 à 2013.
Le financement ressort comme suit :
ANNEES |
MONTANT EN EUROS |
PROVENANCE |
1977 à 1983 |
652.612 |
Etat + Régon+CG.AM et AHP |
1987 – 1988 |
457.338 |
Etat + Région |
1989 – 1990 |
419.206 |
Région |
1991 à 1998 |
2.439.184 |
Région |
1999 |
457.347 |
Région |
2000 – 2001 |
609.796 |
Région |
2002 |
381.122 |
Région |
2003 à 2012 |
3.000.000 |
Région |
2013 |
200.000 |
Région |
TOTAL |
8.616.605 € |
Pèlerinage à Notre Dame du Très Haut
26 juillet 2014
Pèlerinage à Notre Dame du Très Haut présidé par Monseigneur Barsi, Archevêque de Monaco.
Lors des allocutions, M. Pascal, président du SIVU de La Bonette fait part de la décision de la Région, se réjoui de ce que la route a été non seulement sauvée, mais élargie, sécurisée et entièrement revêtue, ce qui en fait la plus belle route touristique transalpine de France et peut-être d’Europe. Par contre, il s’inquiète de son entretien, car la petite commune de Jausiers n’a pas les moyens pour entretenir les 25 kilomètres de la voie qui sont toujours de son ressort sur le territoire des AHP et suggère que pour assurer cet entretien annuel estimé à 50.000 € la dépense soit répartie entre la Métropole NCA pour un montant de 40.000 € et la Commune de Jausiers pour un montant de 10.000 €. Les deux parties furent d’accord et cet engagement se concrétisa dès septembre 2014 où la Métropole NCA nous allouait 40.000€, abondés par 10.000 € de la commune de Jausiers. Dispositions renouvelées en février 2015.
28 juillet 2015
Pèlerinage à Notre Dame du Très Haut présidé par Mgr André Marceau avec la participation de M. Christian ESTROSI Président de la Métropole NCA et de M Eric CIOTTI Président du conseil départemental des Alpes Maritimes
M. Christian ESTROSI est élu Président de la Région PACA
13 décembre 2015
Subvention de la Région PACA
3 novembre 2016
La Région PACA accorde au SIVU une subvention de 105.000 € pour un montant subventionnable de 150.000 € suite à une loi du 7 août 2015 qui stipule que ….« la participation minimale du Maître d’ouvrage est fixée à 30% du montant des financements apportés par les personnes publiques »
Où trouver les 30 % manquants ?? La Métropole… Jausiers…
Subvention de la Métropole NCA
22 mai 2017
La Métropole NCA accorde au SIVU une subvention de 40.000 €. Il manque 5.000 € pour parfaire le financement que le SIVU prélève sur les 10.000 € qu’a versé la commune de Jausiers. Les 5.000 € restant étant utilisés en faveur de la promotion de la route
M. Estrosi démissionne de la présidence de la Région PACA
29 mai 2017
Il est remplacé par Renaud MUSELIER
M. PASCAL félicite M. MUSELIER pour son élection
8 juin 2017
M. PASCAL félicite M. MUSELIER pour son élection à la Présidence de la Région et lui signale qu’une demande de subvention pour travaux de 150.000 € a été faite pour laquelle il lui demande de réserver une suite favorable.
Aujourd’hui, la Route Inter-vallées la plus haute d’Europe est sauvée
Je me dois de rendre hommage :
- A l’Armée Française qui, pour réaliser les fortifications de Restefond dans le cadre de la Défense Nationale a créé la première piste.
- Aux Communes de Jausiers et de Saint Dalmas le Selvage qui ont fortement milité pour l’ouverture de la route qui se terminait au camp des Fourches côté A.H.P et à Bousieyas côté A.M.
- Au Conseil général des A.M. qui a réalisé la jonction Bousieyas – Camp des Fourches en 1950, puis assuré le passage de la voie par la cime de la Bonette en 1961, ce qui en fit la route inter-vallées la plus haute d’Europe.
- Aux 17 Communes* qui, dans un élan de solidarité remarquable, se sont associées sous l’impulsion de Jean Pascal, alors Conseiller Général des A.M., pour créer en 1987 le SIVU DE LA BONETTE afin de sauver la route qui, faute d’entretien, était devenue très dangereuse, a tel point que l’armée l’avait fermée.
*(Barcelonnette, Jausiers, Faucon de Barcelonnette, St Dalmas le Selvage, St. Etienne de Tinée, Isola, Roure, Roubion, St. Sauveur sur Tinée, Valdeblore, Clans, Marie, Rimplas, Bairols, Ilonse, La Tour sur Tinée, Tournefort)
- Au Conseil Régional PACA dont le versement d’une subvention annuelle de 300.000 €, a permis la réhabilitation totale de la route sur son versant A.H.P
- Au Conseil Départemental des A.M, puis à la Métropole NCA qui a procédé aux mêmes opérations sur le versant des Alpes Maritimes, ce qui fait qu'aujourd’hui, la route présente les mêmes caractéristiques sur toute sa longueur.
- A la Métropole NCA et à la Commune de Jausiers qui ont décidé lors du Pèlerinage à Notre Dame du Très Haut qui complètent les financements de la Région limités à 60 % du montant des travaux envisagés
- Aux services de la D.D.E. des A.M., puis à ceux de la S.D.A. Tinée et, maintenant, à ceux de la Métropole NCA qui ont assuré et assurent toujours la maitrise d’œuvre des opérations.
- A toutes les Entreprises et leur Personnel qui ont participé peu ou prou à la réalisation des travaux
- A tous ceux qui nous ont aidés à sauver cette voie prestigieuse.
Jean Pascal
Conseiller Général Honoraire des A.M.
Président du SIVU de la Bonette